Joyeux Anniversaire Monsieur Munch !
Autoportrait à la cigarette,
Edvard Munch (1863-1944), 1895.
Huile sur toile, 110.5 x 85.5 cm.
Oslo, Nasjonalgalleriet.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire du peintre Edvard Munch !
Il est né à Loten, en Norvège en 1893 et mort en 1944 à Ekely, dans le même pays. Munch est probablement le plus grand artiste du mouvement expressionniste des pays nordiques. Sa toile la plus célèbre est mondialement connue, il s’agit bien entendu de Le Cri :
Le Cri, 1893.
Huile, détrempe et pastel sur carton,
91 x 73.5 cm.
Oslo, Nasjonalgalleriet.
Le tableau était présenté avec un texte écrit par Munch : "Je me promenais avec deux amis – le soleil se couchait – tout d’un coup le soleil devint rouge sang – je m’arrêtais, épuisé, et m’appuyais sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feux au-dessus du fjord bleu-noir. Mes amis continuèrent et moi je restais, tremblant d’angoisse, et je sentais un cri infini à travers la nature."
Le peintre a représenté un homme (il s’agirait même d’un autoportrait !), se promenant sur un ponton dans un fjord près d’Oslo (que l’on distingue, à droite, sur la ligne d’horizon, avant les montagnes), les mains plaqués sur les joues et les oreilles, la bouche grande ouverte dans un… cri.
Semblant s’éloigner, deux passants qui ne montrent aucun signe de frayeur (les amis du peintre ?).
Munch fit en fait quatre versions de Le Cri, en variant les couleurs notamment ; la version exposée au Munch Museet, une des plus connues, avait été dérobée avec une version de La Madone (cf. plus bas) le 22 août 2004. On les a fort heureusement retrouvé, fin août 2006, en "assez bon état".
Anecdote : le réalisateur de Scream, film intellectuellement navrant, s’est inspiré de Le Cri pour le masque du tueur !
Autres tableaux à retenir :
La Madone, 1894/95.
Huile sur toile, 91 x 70.5 cm.
Oslo, Nasjonalgalleriet.
Cette toile est incontestablement une des plus belles créations de Munch ; la version du Munch Museet avait été volée en même temps que Le Cri avant d’être elle aussi retrouvée, fin août 2006, comme je l’ai dit plus haut.
L’Enfant malade, 1885/86.
Huile sur toile, 119.5 x 118.5 cm.
Oslo, Nasjonalgalleriet.
Ce tableau fut littéralement conspué par les critiques de l’époque, alors qu’aujourd’hui la plupart des spécialistes s’accordent à dire qu’il s’agit d’un véritable chef-d’œuvre ! On peut être choqué par le caractère morbide ou angoissé de la production de Munch mais il faut savoir que l’enfance et la jeunesse du peintre furent malheureuses, il perdit sa mère alors qu’il n’avait que cinq ans, puis sa sœur Sophie, son ainée de un an, (et dont l’agonie aurait inspiré L’Enfant malade) à quatorze ans, son père à 26 ans en 1889, son frère Andreas mourut à son tour en 1895… Munch vécut longtemps dans la crainte de voir disparaître précocement toute sa famille (il ne lui restait plus que ses sœurs Laura et Inger) ; ne disait-il pas, en parlant de L’Enfant malade : "Je suis sûr que c’est à peine si un de ces peintres a su boire son sujet jusqu’à la dernière goutte d’amertume, comme je l’ai fait pour L’Enfant malade. Ce n’était pas seulement moi qui était assis là-bas - c’étaient tous les êtres qui me sont chers."
Je n’avais pas prévu d’écrire un article sur Munch aujourd’hui mais en me connectant sur Google j’ai vu que c’était son anniversaire (de naissance, précisons-le). Joyeux anniversaire Monsieur Munch !
Le logo Google, le 12/12/2006.
Je posterai des articles plus complets sur Munch et sur le vol de Le Cri et de La Madone, un de ses quatre…
D.